Quelle conception avez-vous de la philosophie du logiciel llbre ?
par bernard.vuilleumier
J’avais fait parvenir, le 10 octobre 2006, le message suivant sur le site POOL SPIP [1] du SEM :
– Je me suis parfois demandé si le DIP, et avec lui l’Etat de Genève, pensaient qu’on rasait gratis. Je crains que l’engouement manifesté par ces deux instances pour le logiciel libre ne réponde qu’à l’équation « libre=gratis ». Je ne demande qu’à être détrompé. Je propose donc, pour le logiciel SPIP que nous projetons d’utiliser [2], que nous tenions à jour, dans l’espace qui devrait bientôt s’ouvrir pour permettre les échanges entre les membres du groupe [3], le journal des contributions du DIP pour :
• identifier et décrire les bugs (dans SPIP et ses squelettes)
• les corriger
• améliorer le logiciel
• le faire évoluer
Il importerait également que cet espace d’échange recense les compétences et mentionne les noms des différentes personnes pouvant (droits accès au serveur), sachant (connaissances php + MySQL), voulant (tâches faisant partie de leur cahier des charges) et ayant du temps (respect des priorités) pour assumer ces tâches. A vue de nez, chacun de ces ensembles comporte un tout petit nombre de personnes du DIP, et ma crainte, c’est que, pour longtemps encore, l’intersection de ces ensembles reste vide.
Si cela s’avérait (nous le saurons en consultant le journal que je propose d’établir dans une année par exemple) et si les contributions du DIP devaient se réduire au seul usage du logiciel libre, j’éprouverais alors quelques scrupules à adhérer à la philosophie prônée qui prendrait à mes yeux tous les atours du parasitisme.
Une année après la parution de cet texte, aujourd’hui disparu, le journal des contributions était toujours vide et je ne trouve actuellement guère de descriptions, corrections de bugs ou propositions d’amélioration du logiciel SPIP émanant du DIP [4], alors que les utilisations qu’il en fait sont nombreuses, riches et variées. Quelqu’un peut-il me détromper et éclairer ma lanterne sur la conception et l’éthique du DIP au sujet du logiciel libre ? [5]
J’utilise Mathematica avec mes élèves. Mathematica n’est pas un logiciel libre [6], mais la philosophie qui préside à la conduite des affaires de Wolfram Research est beaucoup plus claire à mes yeux que les intentions du DIP. L’argent gagné en vendant du logiciel a permis à la compagnie de s’impliquer dans l’éducation et de développer le plus vaste réseau mondial de sites web. Parmi ceux-ci, Wolfram Demonstrations Project [7] met à disposition de chacun des milliers d’exemples (avec le code source) qui peuvent être exécutés avec un Player gratuit. Voilà qui devrait plaire aux adeptes de la philosophie du libre !