Réflexions conduites en Europe et en Amérique du Nord sur la question du développement pédagogique à partir de la littérature scientifique récente.
Enseigner dans le supérieur est différent d’enseigner dans le secondaire. D’une part, il n’existe le plus souvent aucune obligation de formation pédagogique pour entrer dans la carrière et d’autre part c’est l’allégeance à la discipline qui est au cœur de l’identité professionnelle.
Les « enseignants-chercheurs » sont physiciens avant d’être enseignants de physique. Tout se passe comme s’il suffisait d’être un bon chercheur expert en son domaine pour être un bon enseignant (Rege Colet & Berthiaume, 2009). C’est la formation informelle qui prédomine dans les pratiques de développement professionnel : c’est en enseignant qu’on apprend à enseigner (Knight et al., 2006).
Quelques extraits
Encourager les initiatives ascendantes de la part des membres du corps enseignant, les placer dans un environnement d’étude et d’enseignement propice, fournir un appui efficace et stimuler la réflexion sur le rôle de l’enseignement dans le processus de l’apprentissage, sont des axes de développement prometteurs pour la qualité de l’enseignement.
(Hénard, 2010)Les mutations du paysage de l’enseignement supérieur, et en particulier les questions d’assurance qualité, favorisent cependant l’émergence d’une fonction enseignante et le développement de pratiques pédagogiques plus diversifiées et plus actives. Les enseignants sont davantage perçus « comme des concepteurs de situations stimulantes d’apprentissage, comme des mentors et des aides » (Langevin et al., 2008).
Toutes les recherches convergent pour affirmer que le développement pédagogique doit être innovant et s’inscrire dans une perspective multidimensionnelle d’amélioration de la qualité globale (Grocia, 2010).
L’objectif de la formation réside donc davantage dans un changement de conceptions que dans un changement de techniques pédagogiques.
(Postareff et al., 2008)Des centres de développement pédagogique se sont développés un peu partout dans le monde depuis plus d’une trentaine d’années. Au Canada, c’est en raison de l’insatisfaction des étudiants que les premiers centres ont été créés dès les années 1960.